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Introduction aux relations internationales, M. Petiteville, deuxième semestre 2004-2005 Table des matières INTRODUCTION GÉNÉRALE......................................................................................................................................2 PARTIE 1 : LES ACTEURS DES RELATIONS INTERNATIONALES....................................................................3 CHAPITRE 1 : LES ETATS À L’ÈRE DE LA SOUVERAINETÉ..............................................................................3 CHAPITRE 2 : LA CONSTELLATION TRANSNATIONALE DES ONG................................................................8 CHAPITRE 3 : A L’ORIGINE DE LA MONDIALISATION : LES FIRMES MULTINATIONALES................11 PARTIE 2 LA COOPÉRATION INTERNATIONALE.............................................................................................. 19 CHAPITRE 1 : L'OMC : HÉGÉMONIE DU CAPITALISME OU "RÉGULATION" DE LA GLOBALISATION ? ..................................................................................................................................................... 26 CHAPITRE 2 : LA DIALECTIQUE PUISSANCE / MULTILATÉRALISME, LE CAS AMERICAIN...............32 CHAPITRE 3 : ENTRE ETHIQUE ET GEOPOLITIQUE: LE REGIME INTERNATIONAL DES DROITS DE L'HOMME....................................................................................................................................................................... 33 CHAPITRE 4 : EXISTE-T-IL UN RÉGIME INTERNATIONAL DE L’ENVIRONNEMENT ?..........................36 CHAPITRE 5: LE MULTILATÉRALISME RÉGIONAL DANS LE MONDE ET L’EXCEPTIONNALISME EUROPÉEN..................................................................................................................................................................... 39 PARTIE 3 : VIOLENCES ET CONFLITS................................................................................................................... 40 CHAPITRE 1 : LA GUERRE EST MORTE, VIVE LA VIOLENCE ?.....................................................................40 CHAPITRE 2 : LE « TERRORISME INTERNATIONAL » .....................................................................................45 CHAPITRE 3 : L’ISLAM, LIGNE DE FRACTURE MONDIALE ? ........................................................................49 CHPITRE 4 : LA « PROLIFÉRATION » : ADM OU ARME DE COMMUNICATION MASSIVE ?..................51 CHAPITRE 5 : PACIFISMES, GUERRES JUSTES ET PAIX DEMOCRATIQUE : LES RELATIONS INTERNATIONALES A L’OMBRE DE LA GUERRE ET DE LA PAIX................................................................55 Introduction Générale I. Acteurs des R.I. Entités qui affectent la distribution des valeurs à l’échelle internationale. Ex. : les Etats Les ONG Les FMN (firmes multinationales, transnationales, globales). Les Etats ont-ils encore les moyens de s’opposer aux firmes ? Les Organisations internationales ONU, FMI, Banque Mondiale… Les groupements d’Etats UE, etc. Dialectique conflit coopération II. Coopération Compte-rendu théorique entre deux débats libéralisme/réalisme. Rapports entre la principale économie et (E-U) et le reste du monde. Rapports entre l’économie et les R.I. (marchés influent sur les R.I.). Existe-t-il un régime international des Droits de l’Homme ? (Les DH sont-ils universels ?). Mise en place d’une justice pénale internationale. Environnement ex. du traité de Kyoto (mais enjeux économiques). Multilatéralisme régional (ALENA, MERCOSUR, ASEAN, etc.). Distinction de l’UE (exceptionnalisme européen en matière de régionalisme) III. Conflits/Violences La fin de la guerre ? Remplacée par la violence… ? Rapports entre E-U et la guerre depuis la fin de la Guerre froide rapports privilégiés (puissance) Diplomatie coercitive menace d’un recours à la force. Terrorisme discours prégnant venu de Washington (déconstruction de l’idée de guerre contre le terrorisme) Rôle de l’islam. Prolifération des ADM. Première Partie : Les acteurs des Relations Internationales Chapitre I : Les Etats à l’ère de la souveraineté. Traité de Westphalie met fin à la guerre de Trente ans (1618-1648). Guerre de religion due à la Réforme à laquelle participent tous les Etats européens, mais surtout les micro-États du Saint Empire romain germanique. La France est opposée aux Habsbourg catholiques en s’alliant avec le Royaume de Suède protestant. C’est la consécration des Etats comme acteurs souverains et dominants des R.I., au détriment des pouvoirs religieux (Eglise, Vatican) et féodaux Sortie du Moyen-Âge. La négociation et la signature du traité de Westphalie sont un acte de R.I. entre Etats. Codification diplomatique. Ex. : La convention de Vienne (1961) définit en particulier le statut des ambassades extraterritorialité et immunité des personnels diplomatiques. La France possède plus de 150 ambassades dans le monde (environ 190-200 Etats dans le monde). Tout le Droit International Public gravite autour de la notion d’Etat (primauté et souveraineté des Etats, eux seuls peuvent être membres à l’ONU). Fiction juridique du DIP du point de vue de l’égalité des Etats. Majorité des (environ) 190 Etats représentés à l’ONU sont des petits Etats. (Vanuatu n’a pas le même poids que les Etats-Unis). L’égalité entre les Etats souverains et une fiction juridique. Notion d’Etats écroulés (« Collapsed States », Robert JACKSON) Libéria, Somalie… = Etats en décomposition. Beaucoup de pays africains. Rôle discriminant de la puissance = privilège de 2 pays durant la Guerre froide (URSS et E-U) aujourd’hui « puissance orpheline », « unipolarité », « hyperpuisance américaine »…) Puissance Militaire (capacité d’armement de projeter des forces à l’extérieur) Structurelle (« puissance structurelle », Susan STRANGE) = composante militaire mais aussi 3 autres composantes de nature économique : - commerce (production) - finances (domination des systèmes financiers internationaux $, trésor américain, fonds de pension américains…) - technologie (encore 1 fois domination américaine). Puissance stratégique militaire américaine : 750 bases militaires dans 120 pays du monde. Moyennes puissances (France, R-U) Puissance déchues (Russie, à peine une puissance régionale aujourd’hui, en témoigne les cas de la guerre en Tchétchénie et de l’Ukraine). Exceptionnalisme américain (conviction américaine de messianisme, d’avoir une mission pour le monde. Ex. : M. ALBRIGHT : « Nous sommes la nation indispensable au monde ». Modèle pour le monde : économie de marché + démocratie). Il existe différents styles de politique étrangère : Etats en quête d’influence, de reconnaissance et de rayonnement international. Ex. : les pays émergents (Chine, Brésil, Inde,…) revendiquent un statut de membre permanent au Conseil de Sécurité de l’ONU (le Chine l’a déjà), un rôle à l’OMC, etc. Anciennes puissances soucieuses de conserver leur rang. Ex. : La France et le R-U. (droit de veto au Conseil de Sécurité, arme atomique, liens économiques/diplomatiques/culturels avec leurs anciennes colonies : Commonwealth et pré carré africain) Etats en quête de légitimation. Ex. : Allemagne et Japon, grands perdants de la Seconde Guerre mondiale. Puissances économiques, mais puissances militaires limitées. Reconstruction de zéro pour agir sur le plan international. Donateurs en aide au développement (« Soft power »). En 1999, guerre du Kosovo : l’Allemagne participe militairement au maintien de la paix = première participation allemande à un conflit armé depuis la Seconde Guerre. Les Etats neutres. Ex. : La Suisse, l’Autriche, la Finlande, la Suède, l’Irlande… Ces Etats refusent d’appartenir à l’OTAN. Ils manifestent une prise de distance par rapports aux conflits internationaux. Ils soutiennent l’ONU, les ONG humanitaires. La neutralité des pays européens (Irlande, Suède, Finlande, Autriche) est en passe d’être révisée à cause de la Politique Extérieure de Sécurité Commune (PESC). Missions de Petersberg (nom d’un château en Allemagne) = réunion datant de 1992 où il est décidé que les opération militaro-humanitaires sont le seul cadre de la PESC (terrain d’entente entre membres de l’OTAN et Etats neutres) Etats entrepreneurs de diplomatie morale. Ils sont les héritiers de Wilson (1917). Ils soutiennent les ONG et le développement humanitaire. Leur objectif est la résolution pacifique des conflits. Ex. : Suisse (neutralité + diplomatie morale avec la Croix-Rouge), Canada, Norvège (cf. : Oslo…) Quatre grandes problématiques se dégagent : Les R.I. sont elles de nature conflictuelles ou sont-elles des coopérations ? (conflits/coopérations ?). Ouverture au débat entre libéraux et réalistes. Perte de souveraineté des Etats ou résistance à la mondialisation ? Les Etats sont-ils rationnels en matière de politique étrangère ? Existe-t-il un ordre interétatique immuable ? I. Courant réaliste, courant libéral. La théorie des R.I. se divise traditionnellement entre des deux grandes écoles. Tendance au rapprochement des deux courants depuis la fin de la Guerre froide. Daris BATTISTELA a publié un ouvrage des théories des R.I. A. Le courant réaliste. MORGETHAU est le fondateur du courant réaliste dans les années 1950. Il étudie la politique étrangère américaine de l’Entre-deux-guerres : il s’agit d’une politique idéaliste, qui croit en le développement du droit international, en la SDN (même si les E-U prônent une politique isolationniste et n’appartiennent pas la SDN…) La théorie réaliste se définit suivant certains postulats : Le stato-centrisme : l’Etat est l’acteur dominant voire exclusif. Les R.I. sont à l’ombre de la guerre, du conflit permanent. (Raymond ARON : disciple français du réalisme) La théorie réaliste s’est surtout développée aux E-U. Différents auteurs : MORGENTHAU WALTZ, qui étudie la distribution de la puissance à l’échelle internationale (son disciple : WALT) MEARSTEINER Le premier postulat du réalisme est le fait que les Etats dominent la cène internationale. Tous les autres acteurs sont secondaires et subordonnés aux Etats (FMN, ONG, etc.). Les Etats maîtrisent la « high politics » (Stanley HOFFMAN), c’est-à-dire la politique noble, qui concerne la diplomatie, la sécurité, stratégie (la guerre et la paix). Pour les réalistes, l’ONU joue un rôle d’appoint. L’ONU est une organisation intergouvernementale, les Etats font ce qu’ils souhaitent de l’ONU. Deuxième postulat : la scène internationale est anarchique, au sens où il n’y a pas d’autorité suprême au niveau mondial imposée aux Etats. (Anarchie au sens étymologique : grec a-arkein = absence de pouvoir) Les Etats sont livrés à euxmêmes pour survivre. Cf. : HOBBES, Léviathan. Les hommes sont une menace pour eux-mêmes. L’état de nature est systématiquement conflictuel. Il faut donc opérer à un échange entre liberté et sécurité : c’est ainsi que naît la notion d’Etat. Au niveau international la sécurité ne règne pas, il n’y a pas de Léviathan mondial qui l’impose. Cf. : Max WEBBER : l’Etat est le seul qui puisse revendiquer la possession de la « violence légitime ». Or il n’existe pas d’équivalent à l’échelle internationale. Troisième postulat : les comportement des Etats est régi par la poursuite de l’intérêt national. Les Etats sont en perpétuelle quête de puissance (cf. : Fénelon : « la dilatation des bornes » pour exprimer la volonté d’éloigner ses frontières) La blessure narcissique de l’hyperpuissance américaine (11-Septembre) motive leur volonté de faire la guerre contre le terrorisme. Il s’agit d’une recherche de sécurité (qui s’inscrit dans le courant défensif de la théorie réaliste). L’explication de l’omniprésence de la guerre est la quête de puissance (qui est un facteur de guerre). La quête de sécurité est un enjeu de conflit dans les R.I. car lorsque les Etats cherchent à maximiser leur sécurité, ils s’arment et passent des alliances. Cela entraîne l’inquiétude de leurs rivaux, donc une course aux armements accompagnées de la création de systèmes d’alliances (ex. : Triple-Entente contre Triple-Alliance). Insécurité collective permanente (« dilemme de sécurité », John HERTZ) Quoi qu’il fasse, un Etat est en insécurité : soit il ne s’arme pas et il est faible, soit il s’arme et s’expose aux conflits… donc… « no one loves to be a realist »… B. Le courant libéral. Les principaux auteurs américains : KEOHANE, KYE, RUGGIE. Postulats : L’importance accordée aux ONG, aux Organisations Internationales, etc. Elles peuvent s’émanciper du poids considérable des Etats. Les Etats ne sont pas nécessairement prisonniers de rapports conflictuels. Les Etats sont potentiellement rivaux, mais ils sont surtout interdépendants (de plus en plus) : les échanges commerciaux, les problèmes environnementaux les lient les uns aux autres. Il existe donc une notion de sécurité collective (alors que pour les réalistes seuls les Etats sont maîtres de la sécurité ce qui implique des conflits). L’interdépendance implique un intérêt à coopérer. Ex. : - Traité de Non-Prolifération des armes nucléaires (TNP) - La part du commerce international croît dans le développement économique des pays. - Il y a une universalisation des normes démocratiques. La démocratie est un gage de paix (or pour les réalistes la nature du régime importe peu). II. La perte de souveraineté des Etats et la mondialisation. Mondialisation : terme purement français contestable. Il faut lui préférer le terme de globalisation. A. Thèse transnationale des R.I. Cette thèse a été promue par Josépha LAROCHE et Bertrand BADI. Elle met en avant la catégorie problématique que sont les flux transnationaux (à la mode dans les années 1990, aujourd’hui un peu dépassés…) ex. : Internet est un flux transnational. Il s’agit des flux que les Etats ne peuvent contrôler, comme les FMN, les migrations de population, les mafias, etc. Sami COHEN critique la théorie transnationale sans son ouvrage intitulé Les Démocraties face au défi de la mondialisation. Les Etats conservent leur souveraineté, leur pouvoir, face aux acteurs transnationaux. Capitalisme : il serait imposé aux Etats ? faux, car ils jouent un rôle majeur dans la diffusion de ce système économique, à travers notamment la baisse des droits de douane organisée par les négociations du GATT. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale les droits de douane sur les produits industriels étaient de 40%, aujourd’hui ils sont inférieurs à 3%. Ce sont les Etats qui ont promu ce démantèlement des droits de douane. L’idée d’une contrainte subie par les Etats dans un contexte de dérégulation financière (baisse du déficit public, lutte contre l’inflation, contrôle de l’endettement) tient toutefois, comme l’atteste les sanctions qui s’appliquent aux Etats respectant des politique économiques hétérodoxes, de type keynésien. Mais cette contrainte est imposée par les Etats eux-mêmes par le biais de l’OMC. ONG : elles réduisent la marge de manoeuvre des Etats ? Elles ont certes gagnées en influence (mais pas en puissance) : l’abolition de la peine de mort, la ratification du protocole de Kyoto, etc. sont des avancées dues aux ONG. Mais les Etats conservent la puissance, pour preuve : les Etats-Unis siège de la majorité des grandes ONG leur tiennent tête en ne ratifiant pas le protocole de Kyoto, en n’abolissant pas la peine de mort, etc. Les ONG sont très souvent liées à leur Etat d’origine. Mafias. Lutte contre le blanchiment. L’ancrage local des mafias est très fort. Les relations de pouvoir s’effectuent en fonction du territoire. L’action internationale des mafias est un fantasme cinématographique, dans la réalité les mafias ne sont pas transnationales. Les connexions internationales sont très limitées car fort dangereuses, trop visibles. Réseaux terroristes transnationaux. (Al Qaeda et consorts…) Il existe une politique antiterroriste des Etats. Les réseaux transnationaux terroristes ont impliqué le développement du contre terrorisme et d’un arsenal pénal spécifique, ainsi qu’un renforcement des prérogatives régaliennes des Etats (cf. : Vigipirate en France). Les Etats sont donc les acteurs incontournables des R.I. |
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![]() | ![]() | «Chef de Projet européen» et de ses enseignements en langues et civilisations. L’ensemble constitue une belle masse critique, faisant... | |
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