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Fiche concept : Le déclassement

Extrait du BO n°21 du 23 mai 2013

Programme de terminale, enseignement obligatoire

Sociologie 1. Classes, stratification et mobilité sociale


1.2 Comment rendre compte de la mobilité sociale ?

Mobilité intergénérationnelle/intra-générationnelle, mobilité observée, fluidité sociale, déclassement, capital culturel, paradoxe d'Anderson.

Après avoir distingué la mobilité sociale intergénérationnelle d'autres formes de mobilité (géographique, professionnelle), on se posera le problème de sa mesure à partir de l'étude des tables de mobilité sociale dont on soulignera à la fois l'intérêt et les limites. On distinguera la mobilité observée et la fluidité sociale et on mettra en évidence l'existence de flux de mobilité verticale (ascendante et descendante) et horizontale. On étudiera différents déterminants de la mobilité et de la reproduction sociale : l'évolution de la structure socioprofessionnelle, le rôle de l'école et de la famille.
Acquis de première : groupe d'appartenance, groupe de référence, socialisation anticipatrice, capital social.



1] Définitions du déclassement
La définition initiale du déclassement est qu’une personne est considérée comme déclassée si son diplôme est supérieur au diplôme nécessaire à l’emploi qu’elle occupe.
Elle émane des travaux de l’économiste nord-américain Georges Freeman (1971, 1975, 1976) qui est l’un des premiers à s’être interrogé sur le problème du surinvestissement éducatif dans l’enseignement supérieur dans « Overinvestment in college training ? » et « overeducateg american ».
Si Freeman et les anglo-saxons utilisent plutôt la notion de sur éducation, en France, c’est la notion de déclassement (scolaire) qui est la plus prisée en sciences sociales.
En France, ce thème est venu à la mode à la fin des années 90. On a utilisé la notion de déclassement pour désigner « la situation des personnes qui possèdent un niveau de formation supérieur à celui normalement requis pour l’emploi qu’elles occupent » (Y. Fondeur et C. Minni, Le déclassement à l'embauche des jeunes, rapport pour le Commissariat Général du Plan, 1999, IRES).
Mais les travaux effectués sur ce thème ne se limitent pas à cette seule acceptation du terme.
Le déclassement est utilisé pour caractériser de nombreuses situations individuelles ou collectives (pour un groupe social, une génération).
Ainsi par exemple au niveau collectif et intergénérationnel, le déclassement caractérise le fait pour une part des représentants d'une génération de ne pas parvenir à un emploi, une position sociale, une qualification ou un salaire de même niveau que ceux des parents.

Dans ce cas le déclassement peut être assimilé à la mobilité sociale descendante ou démotion sociale.
Camille Peugny, par exemple, considère « qu’est déclassé tout individu qui ne parvient pas à maintenir la position sociale de ses parents. ».

Camille Peugny, Le déclassement, Grasset, 2009).

2] Relier la notion à un sur-ensemble et/ou la décomposer en sous-ensemble
« Depuis plusieurs années, le thème du déclassement a fait son apparition dans le débat public pour caractériser la situation d’individus ou de groupes confrontés à une dégradation de leurs conditions de vie. Au-delà des débats occasionnés pour partie par le caractère polysémique du concept – le déclassement peut notamment se mesurer au cours du cycle de vie ou impliquer une comparaison entre générations en rapportant le sort d’un individu à celui de ses ascendants ».

Camille Peugny, Des classes moyennes déclassées ? Les limites d’une analyse globalisante, Les Cahiers Français, N°378, Janvier-février 2014, Documentation Française.
2.1. Déclassement individuel ou collectif
Le déclassement peut être appréhendé pour un individu mais aussi pour un groupe social, une génération, cohorte…


  • Au niveau individuel, le déclassement correspond à la mobilité descendante d’un individu.

  • Au niveau collectif et intergénérationnel, le déclassement caractérise le fait pour une part des représentants d'une génération de ne pas parvenir à un emploi, une position sociale, une qualification ou un salaire de même niveau que ceux de la génération des parents.


2.2. On peut distinguer le déclassement intergénérationnel de l’intra générationnel.


  • Le déclassement (social) intergénérationnel est la mobilité intergénérationnelle descendante ou la situation du fils qui occupe une position sociale inférieure à celle de son père au même âge (en général vers 40 ans). On parle aussi de démotion sociale.


Avec l’étude de la mobilité observée, on constate une légère progression du déclassement depuis le début des années 1980. De ce point de vue, le déclassement est un phénomène en progression – la situation est plus fréquente que par le passé – mais minoritaire dans la mobilité.


  • Le déclassement (social) intra générationnel est le fait pour une personne d'occuper une position sociale de niveau inférieure à la fin de sa vie active à celle qu'elle occupait au début de sa vie active. On peut l’assimiler alors à une mobilité sociale intra générationnelle descendante.



2.3. On peut distinguer plusieurs approches du déclassement :


  • Le déclassement scolaire (over-education) : situation qui décrit la situation « de tout individu dont le niveau de formation initiale dépasse celui normalement requis pour l’emploi occupé » (Emmanuelle Nauze-Fichet et Magda Tomasini, « Diplôme et insertions sur le marché du travail. Approches socioprofessionnelle et salariale du déclassement » in Économie et Statistique, n° 354, INSEE, novembre 2002).

Forgeot et Gautié (1997) le caractérisent ainsi : « Pour un employé, le fait de posséder un niveau de formation a priori supérieur à celui requis pour l’emploi qu’il occupe ».


  • Le déclassement professionnel est utilisé de deux manières différentes, soit comme synonyme de déclassement scolaire, soit comme synonyme de mobilité sociale intra générationnelle descendante :

    • Le déclassement professionnel peut caractériser la situation d’un jeune entrant sur le marché du travail qui occupe une profession dont le statut social est inférieur à celui auquel il pourrait en théorie prétendre du fait de son diplôme.

  • Le déclassement professionnel peut aussi être employé pour un individu qui passe d’un emploi classé à un rang supérieur à un autre moins valorisé. Par exemple, la situation d'un individu qui, après une période de chômage, se trouve dans la nécessité d'accepter un emploi moins prestigieux que celui qu'il occupait auparavant.




  • Le déclassement salarial : peut caractériser la situation des individus qui ont un salaire inférieur à celui obtenu, en moyenne, par des individus ayant un diplôme inférieur ou par la situation d’individus qui acceptent des emplois plus faiblement rémunérés que les précédents lors de changement d’emplois.




  • Le déclassement statutaire : passer d’un contrat à durée indéterminée à des formes plus précaires d’emploi lors de changement d’emplois.




  • Le déclassement résidentiel : lorsque le statut résidentiel n’est plus à la hauteur du statut social. A relier à l’élévation du prix de l’immobilier qui rend l’accès au logement dans certains quartiers de plus en plus réservés à des populations privilégiées.

Pour Louis Chauvel le déclassement résidentiel « prive les jeunes générations d’accès aux territoires dynamiques en termes d’emploi ».
2.4. Le déclassement objectif et subjectif


  • Le déclassement dans sa version objective est celui qui peut être mesuré institutionnellement ou statistiquement.




  • Le déclassement professionnel dans sa conception « subjective » correspond au ressenti des individus. Il est mesuré lors d’enquête sur la perception qu’ont les personnes de leur emploi. On demande par exemple à la personne interrogée si elle estime que son niveau de compétences (savoir-faire, savoir être, savoir apprendre) est sous-utilisé dans l’emploi qu’elle occupe. Le taux de déclassement subjectif est obtenu en comparant la réponse et le niveau de diplôme effectivement obtenu.




  • La peur du déclassement est un phénomène encore d'une autre nature, c'est la perception du risque de déclassement. C'est une notion psychologique et sociale distincte de la réalité du déclassement proprement dit, notamment sur le plan quantitatif... Sont concernés par la peur du déclassement des individus qui ne le subiront peut-être pas.



3] Des mesures du déclassement (professionnel)
On utilise trois approches pour mesurer le déclassement professionnel.


  • Dans l’approche normative on considère qu’il il existe une correspondance entre le niveau du formation et l’emploi. Jusqu’à la fin des années 1990, des grilles de correspondances entre emploi et diplômes étaient utilisées. Elles visaient à rapprocher les contenus d’emplois et de formations, tels qu’ils sont établis par l’Éducation nationale et au sein des accords interentreprises. Aujourd’hui encore, on considère qu’un titulaire d’un niveau 5 est normalement ouvrier ou employé qualifié alors qu’un titulaire d’un niveau 2 ou 1 est cadre. Ainsi, par exemple, les titulaires de BAC +5 devraient avoir un emploi de cadres. S’ils sont employés à un niveau inférieur à celui de cadre, ils sont déclassés. Mais ces grilles de correspondance sont représentatives d’une époque et peuvent donc ne plus l’être à une autre.


Marie Duru-Bellat précise que « certaines situations autrefois atypiques, anormales d’un point de vue statistique, deviennent alors « normales » au sens statistique. Si l’on établit un indicateur de déclassement une année donnée à partir d’une table de correspondance d’une année passée, on risque de surestimer l’ampleur du déclassement, alors qu’il apparaîtra moins fort si on prend une table de correspondance plus récente. À l’évidence, en la matière, la date de la période d’observation est capitale. » (OSC – Notes & Documents N° 2009-01 Marie Duru-Bellat – La question du déclassement (mesure, faits, interprétation) …)


  • Dans l’approche statistique, on considère que le niveau normalement requis pour occuper un poste peut être défini par rapport au niveau de diplôme de la majorité de personnes occupant ce type d’emploi. Donc une personne se rapprochant de cette catégorie d’individus ne sera pas considéré comme déclassé. A l’inverse sera considéré comme déclassé l’individu qui occupe un emploi que la majorité des individus occupent avec moins de diplôme.

Il est aussi possible de s’intéresser à la correspondance entre le diplôme et le salaire pour mesurer le déclassement salarial. C’est-à-dire que l’on définira comme déclassé les individus qui ont un salaire inférieur à celui obtenu, en moyenne, par des individus ayant un diplôme inférieur.


  • L’approche subjective s’intéresse au sentiment du salarié à l’égard de son travail. Par exemple, dans le cadre d’enquêtes, on interrogera un individu sur l’opinion qu’il a de l’emploi qu’il occupe actuellement. Il sera considéré comme déclassé s’il se dit être utilisé dans son emploi en dessous de son niveau de compétences. Il ne sera pas déclassé s’il déclare être utilisé à son niveau de compétences ou au-dessus. Ce type de mesure est très dépendant de la perception de l’individu de sa situation. La réponse peut-être notamment dépendante, toutes choses égales par ailleurs : de l’origine sociale de la personne (les fils de cadres s’estiment davantage déclassés que les fils d’ouvriers) ; les hommes s’estiment plus déclassés que les femmes ; les actifs travaillant dans le secteur privé davantage que les fonctionnaires ; les titulaires de l’enseignement supérieur de formation générale davantage que ceux ayant suivi une formation professionnelle.


Ces trois méthodes conduisent à des résultats différents au niveau des taux de déclassement professionnel.

4] Distinguer le déclassement de notions proches
Dans « La mobilité sociale descendante : l’épreuve du déclassement », en 2007, Camille Peugny écrivait : « Pour des raisons d’expression et pour ne pas lasser trop souvent l’attention du lecteur, nous utiliserons indifféremment les expressions de « mobilité sociale descendante », « mobilité intergénérationnelle descendante » ou « déclassement social » dont sont victimes les « déclassés » ou les « mobiles descendants ».

Certaines notions que nous listerons ci-dessous peuvent donc être considérés comme des synonymes de déclassement.


  • La mobilité sociale désigne le changement de position sociale pour un individu ou un groupe d’individus.




  • La mobilité sociale verticale correspond au passage d’une position sociale à une autre, ascendante (promotion sociale) ou descendante (démotion sociale).




  • La mobilité sociale horizontale concerne le passage d’une position sociale à une autre jugée équivalente.




  • La mobilité intergénérationnelle désigne « l’écart entre la position des pères et celle des enfants » (reproduction ou immobilité, déclassement, ascension ou élévation). Elle peut-être :

    • Descendante (démotion ou déclassement social) : l’individu occupe une position sociale inférieure à celle de son père.

    • Ascendante : l’individu occupe une position sociale inférieure à celle de son père.




  • La mobilité intra-générationnelle ou professionnelle se manifeste par le changement de profession d’un même individu au cours de sa vie active (stagnation, régression ou promotion).




  • La mobilité observée (ou taux absolus de mobilité) est une mesure de la mobilité sociale totale parmi une population. Cette mesure se fait à partir de tables de mobilité qui croise la position d'un enquêté (le « fils ») avec celle de son père.




  • La fluidité sociale est mesurée avec les taux relatifs de mobilité qui comparent les chances relatives des fils d’accéder à une catégorie sociale en fonction de leur origine sociale. La fluidité étudie la structure et de la force du lien entre origine et position sociales lorsque cette association statistique est envisagée indépendamment de l'état de la distribution socioprofessionnelle des pères et de celle des fils.




  • Le paradoxe d'Anderson est un paradoxe empirique selon lequel le fait d’avoir un diplôme supérieur à celui de son père ne lui assure pas, nécessairement, une position sociale plus élevée. Ce paradoxe a été mis en évidence par le sociologue américain Charles Arnold Anderson en 1961 dans un article intitulé « A Skeptical Note on the Relation of Vertical Mobility to Education » publié dans la revue American Journal of Sociology. Pour lui, contre toute attente, les statistiques étudiées montrent qu’il y a à la fois une corrélation forte entre le niveau d’instruction et le statut social des individus et une corrélation faible entre l’élévation du taux de scolarisation et la mobilité sociale, ce qui signifie au bout du compte que l’acquisition d’un diplôme scolaire supérieur à celui de son père n’assure pas nécessairement au fils une position sociale plus élevée.




  • Inflation scolaire (Duru-Bellat) : l'inflation des diplômes tend à réduire la valeur marchande du diplôme. La structure de qualifications des emplois évoluant moins vite que celle des flux de diplômés : les jeunes ont mécaniquement de plus en plus de mal à trouver un emploi en rapport avec leur niveau de diplôme. Autrement dit il y a un décalage entre la qualification des diplômes (la formation des individus) et la qualification des emplois (les compétences requises pour l’occuper). Les qualifications des emplois n’ont pas vu les qualifications requises pour les occuper augmenter autant que les diplômes des personnes qui postulent.




  • Capital social (selon Pierre Bourdieu) : « ensemble des ressources actuelles ou potentielles, qui sont liées à la possession d’un réseau de relations durables, plus ou moins institutionnalisées, d’interconnaissance et d’inter reconnaissance.. » mobilisables.




  • Capital culturel : ensemble des ressources culturelles détenues par un individu et qu'il peut mobiliser.

Selon Pierre Bourdieu, le capital culturel peut existes sous trois formes :

  • à « l’état incorporé », « sous la forme de dispositions durables de l’organisme », c'est-à-dire qu'il fait partie de l'individu lui- même en tant que dispositions apprises lors du processus de socialisation et qui sont mises en œuvre

  • à l’ « état objectivé » sous la forme de biens culturels, tableaux, livres, dictionnaires, instruments… 

  • à l’ « état institutionnalisé » sous la forme de compétences culturelles attestées par des titres scolaires (diplômes)



5] Le déclassement dans des sujets tombés au baccalauréat
Notion dans l’intitulé des sujets :

  • Quelle relation peut-on établir entre déclassement et paradoxe d’Anderson ? (Nouvelle Calédonie 2013)

  • Montrez que le paradoxe d’Anderson peut de mettre en évidence une forme de déclassement. (Amérique du Nord 2013)


Notion utile pour traiter les sujets :
De mobilisation de connaissances :

  • Montrez qu’une partie de la mobilité sociale peut s’expliquer par l’évolution de la structure socioprofessionnelle. (Septembre 2014)

  • Comment peut-on expliquer le paradoxe d’Anderson ? (2013)


De raisonnement :

  • Vous montrerez que l’école ne parvient pas toujours à assurer une mobilité sociale. (Polynésie, rattrapage 2014)

  • Montrez la contribution de l’école (de la famille, de l’emploi) à la mobilité sociale. (2013)

  • Montrez les effets de l’évolution de la structure par catégories socioprofessionnelles sur la mobilité sociale. (Étranger 2013)


De dissertation :

  • Quel rôle joue l’école dans la mobilité sociale ? (Amérique du nord, 2016)

  • Quel rôle joue la famille dans la mobilité sociale ? (Polynésie, 2014)

  • L’école favorise-t-elle la mobilité sociale ? (Liban 2013)



6] Quelques sources
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