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Document 11 : Les grandes dates du système éducatif français
D’après Pierre Merle, La démocratisation de l’enseignement, Repères, éd. La Découverte, 2002. Document 12 : La massification scolaire Sur la longue période, et grâce à ces réformes de structures, les politiques ont réussi à élever considérablement le niveau de formation des jeunes. Car ce développement volontariste de l’offre a rencontré une demande, demande stimulée d’abord par le développement économique des Trente Glorieuses, aiguillonnée ensuite par une concurrence croissante et des difficultés d’insertion des jeunes. Les analyses de Louis Chauvel donnent une vue précise de l’élévation de l’âge de fin d’études de la population active sur longue période : en 1900, cet âge moyen est de moins de 12 ans, dans les années 1950, il se situe entre 13 et 14 ans ; puis à partir de 1955, survient une accélération sensible : 14ans ½ en 1960, 15 ans ½ en 1970, 16 ans ½ en 1980, 17 ans ½ en 1990, presque 18 ans ½ à l’aube de l’an 2000. […] Une conséquence de cet allongement des scolarités est la baisse sensible du pourcentage de jeunes pas ou très peu qualifiés. M. Duru-Bellat in O Gallland et Y Lemel (dir.), La société française, A Colin, coll. Sociétales, 2011 (3ème édition) Questions : 1 / Comment les différentes réformes du système éducatif reflètent-elles la mission intégratrice de l’école (documents 11 et 12) ? 2 / Qu’est-ce que la massification scolaire ? A quoi est-elle due ? (document 12) 2 / Cependant ce rôle est critiqué Rappels du cours sur les inégalités scolaires (regards croisés 1.1) Document 13 : le rôle intégrateur de l’école est contesté Il ne fait aucun doute que l’évolution la plus forte du dernier demi-siècle est la montée générale des taux de scolarisation et l’élévation corollaire du niveau d’instruction de l’ensemble de la population, avec pour contrecoup une baisse importante de la part des personnes peu instruites. […] Mais cette évolution que l’on s’accordera à juger positive et qui a sans nul doute un nombre important de conséquences sociales, économiques, culturelles ou politiques de tous ordres, a pris place dans un contexte économique et social qui en dresse les bornes et peut générer certains effets pervers. Parce qu’il ne suffit pas de créer des diplômes pour créer des emplois tout d’abord : l’élévation du niveau d’instruction des jeunes n’a pas entraîné de baisse de leurs difficultés d’insertion. Avec une autre conséquence, tenant aussi à la permanence d’inégalités sociales, à savoir que cette expansion des scolarités n’a pas entraîné non plus d’accroissement notable de la mobilité sociale entre générations, du moins à hauteur de l’expansion des scolarités. Les Français sont donc bien plus instruits, mais leurs destinées restent très inégales. Pour les mêmes raisons, et aussi du fait d’un chômage croissant, on assiste à un durcissement de la concurrence pour les emplois, qui fait apparaître la réussite scolaire comme un enjeu décisif. Ceci nourrit dans la jeunesse une inquiétude de plus en plus forte, bien plus forte que dans les pays voisins. Il est probable également que ces évolutions nourrissent chez les élèves un utilitarisme croissant assorti d’une perte de sens des apprentissages. Il est tout aussi probable que la souffrance de ce que Dubet appelle les « vaincus » du système sort bien aiguisée de ces évolutions. Au total, ces évolutions de longue période interpellent sans doute le principe méritocratique lui-même et spécifiquement les limites de la méritocratie scolaire, tant que la société est inégale et se repose largement sur l’école pour assurer l’insertion des jeunes générations. Seule une modification radicale des relations entre formation et emploi, ou évidemment une atténuation sensible des inégalités sociales elles-mêmes, pourrait entraîner une réelle et durable démocratisation des scolarités. M. Duru-Bellat in O. Gallland et Y. Lemel (dir.), La société française, A Colin, coll. Sociétales, 2011 (3ème édition) Questions : 1 / Relevez tous les arguments contestant le rôle intégrateur de l’école. 2 / L’école est-elle seule responsable de tous les effets pervers ? (Transition vers le § suivant) C / Évolution du rôle du travail et ses effets sur l’intégration 1 / Les multiples dimensions intégratrices du travail… Document 14 : le travail est intégrateur A / L’intérêt intrinsèque que procure tel ou tel emploi se laisse difficilement appréhender dans les catégories générales de la « valeur » du travail. Ce sont des formes d’attrait difficiles à décrire. L’une d’entre elles relève du souci du travail bien fait : beaucoup de travaux manuels comportent une part d’épreuve à relever. Réparer une moto, c’est être confronté à une panne (telle une intrigue), la détecter, mettre en œuvre son savoir-faire pour réparer, parfois se heurter à des obstacles inattendus qui sont autant de défis. Quand on a réussi à la faire redémarrer, que le moteur tourne avec un son agréable, il y a le sentiment du devoir accompli, le clin d’œil complice du compagnon d’atelier, la fierté d’avoir dominé la machine. Cette petite dramaturgie humaine échappe à qui n’est pas de la partie. Même dans certains métiers pénibles on peut trouver du charme. Le sociologue Thierry Pillon, qui a collecté de nombreux témoignages d’ouvriers, note que « le travail répétitif de l’usine par exemple, aussi pénible, soit-il, conduit parfois à une forme d’allégresse, de joie passagère, il permet le rêve et la prise de distance ». Il n’y a pas que les métiers créatifs (architecte ou publicitaire), intellectuels (journaliste ou chercheur), prestigieux (avocat ou chirurgien), nobles (tailleur de pierre) qui suscitent des passions. Une foule d’activités sont attractives en soi parce qu’elles comportent des épreuves, des défis, des problèmes à résoudre, des moments d’attention où l’on oublie tout le reste. « Pourquoi travaille-t-on ? », Achille WEINBERG, Sciences Humaines n° 242, novembre 2012 B / Son métier de mécanicien, M.B. Crawford le juge autrement plus gratifiant que les métiers dits intellectuels qu’il a été amené à exercer. « Quand je vois une moto quitter mon atelier en démarrant gaillardement, et ce quelques jours après y avoir été transportée à l’arrière d’un pick-up, toute ma fatigue se dissipe, même si je viens de passer toute la journée debout sur une dalle de béton. A travers la visière de son casque, je devine le sourire de satisfaction du motard. […] Ce qui se passe entre nous, c’est une conversation de ventriloques, et le message en est tout simple « Ouaaaaaaais ! » » « L’amour du métier », Marie DESCHAMPS, Sciences Humaines n° 242, novembre 2012 Questions : 1 / Quels sont les aspects intégrateurs du travail abordés dans ces documents 14 A et B ? 2 / Quels autres aspects pourrait-on ajouter ? (+ cours de philo) 2 / … sont fragilisées par les transformations de l’emploi. Document : avoir un emploi n’intègre pas toujours Le salarié est précaire lorsque son travail lui semble sans intérêt, mal rétribué et faiblement reconnu dans l’entreprise. Puisque sa contribution à l’activité productive n’est pas valorisée, il éprouve le sentiment d’être plus ou moins utile. On peut parler alors d’une précarité du travail. Mais le salarié est également précaire lorsque son emploi est incertain et qu’il ne peut prévoir son avenir professionnel. C’est le cas des salariés dont le contrat de travail est de courte durée, mais aussi de ceux dont le risque d’être licenciés est permanent. Cette situation se caractérise à la fois par une forte vulnérabilité économique et par une restriction, au moins potentielle, des droits sociaux puisque ces derniers sont fondés, en grande partie, sur la stabilité de l’emploi. Le salarié occupe, de ce fait, une position inférieure dans la hiérarchie des statuts sociaux définis par l’Etat-providence. On peut parler, dans ce cas, d’une précarité de l’emploi. Ces deux dimensions de la précarité doivent être étudiées simultanément. Elles renvoient à des évolutions structurelles de l’organisation du travail, mais aussi à des transformations importantes du marché de l’emploi. S. Paugam, Le salarié de la précarité, PUF, coll. Quadrige, essais, débats, 2009 (2ème édition). Questions : 1 / Quelles sont les situations où l’emploi n’intègre pas ? 2 / Pour S. Paugam, le salarié de la précarité est-il un salarié n’ayant pas un CDI ? D/ Évolution du rôle de l’État et ses effets sur l’intégration 1 / Un rôle intégrateur… a / la protection sociale Texte à compléter : rappels du cours sur la justice sociale Exercice : compléter le texte suivant avec : protection sociale, intégration sociale, efficaces, coûteuses, effets pervers, inégalités. L’Etat contribue à l’………………………………….. L’Etat-providence désigne l’organisation par la collectivité d’un système de ……………………………………………….destiné à couvrir chacun de ses membres contre des risques sociaux tels que la maladie, le chômage, la vieillesse, la famille. L’Etat-providence permet de réduire les …………………….. par différents moyens : redistribution de revenus, production de services collectifs (notamment en matière d’éducation), lois et sanctions contre les discriminations. Ces actions visant à réduire les inégalités sont également censées renforcer la justice sociale et l’intégration. Néanmoins les actions de l’Etat-providence sont confrontées à des critiques : interventions …………………………, peu …………………, risques de désincitation et d’………………………………. b / la citoyenneté : TD 2 / … fragilisé
BILAN : une double dimension permettant d’appréhender le lien social dans les sociétés modernes : protection (« compter sur ») et reconnaissance (« compter pour ») pour quatre liens sociaux : lien de filiation, lien de participation élective, lien de participation aux activités professionnelles et liens de citoyenneté. Bilan sur tout le chapitre (cours et TD) Document : Je propose de définir chaque type de lien social à partir des deux dimensions de la protection et de la reconnaissance. Les liens sont multiples et de nature différente, mais ils apportent tous aux individus à la fois la protection et la reconnaissance nécessaires à leur existence sociale. La protection renvoie à l’ensemble des supports que l’individu peut mobiliser face aux aléas de la vie (ressources familiales, communautaires, professionnelles, sociales…), la reconnaissance renvoie à l’interaction sociale qui stimule l’individu en lui fournissant la preuve de son existence et de sa valorisation par le regard de l’autre ou des autres. L’expression « compter sur » résume assez bien ce que l’individu peut espérer de sa relation aux autres et aux institutions en termes de protection, tandis que l’expression « compter pour » exprime l’attente, tout aussi vitale, de reconnaissance. […] quatre grands types de liens sociaux peuvent être distingués : le lien de filiation, le lien de participation élective, le lien de participation organique et le lien de citoyenneté. S. Paugam, Le lien social, PUF, coll. Que sais-je ?, 2009. Définition des différents types de lien en fonction des formes de protection et de reconnaissance
S. Paugam, Le lien social, PUF, coll. Que sais-je ?, 2009. Questions : 1 / Pourquoi seul le lien entre conjoints, amis, proches choisis est-il qualifié d’électif (« participation élective ») ? 2 / Pourquoi le lien entre acteurs de la vie professionnelle est-il qualifié d’organique ? La rupture des liens sociaux
S. Paugam, Le lien social, PUF, coll. Que sais-je ?, 2009. |
![]() | «Carrefour». IL remet un chèque de 233, 13 € en paiement de la facture ci-après reproduite page 9 | ![]() | |
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