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Comment devenons-nous des acteurs sociaux ? (1/3) – Le processus de socialisation - Page / Comment devenons-nous des acteurs sociaux ? (1/3) Le processus de socialisation
Document 1 À la fin du XVIIIe siècle, dans une forêt de l'Aveyron, des paysans capturent un enfant d’une douzaine d’années, sourd et muet, entièrement nu, marchant à quatre pattes et se nourrissant de glands et de racines. On pense alors qu’il a été abandonné dès sa naissance et qu’il a été recueilli par des loups. Cet « enfant sauvage » est emmené à Paris, à l'Institut des Sourds-muets, où il devient objet de curiosité pour les visiteurs. Le professeur Pinel, le considérant comme un idiot irrécupérable, veut l'envoyer à l'asile de fous de Bicêtre. Un jeune médecin, Jean Itard, obtient la garde de l'enfant. Dans sa maison, avec l'aide de sa gouvernante Madame Guérin, Itard, à force de soins et de patience, tente, pendant six ans d'éveiller l'enfant, Victor, et de développer ses sens et son intelligence. S'il ne réussit jamais à parler, Victor parvint à se tenir debout, marcher, se vêtir, lire, manger comme un homme, éprouver des sensations humaines et vivre au milieu des autres pendant de longues années.
Document 2 Les valeurs Les diverses valeurs ne sont pas entièrement indépendantes les unes des autres au sein d'une même culture. D'abord elles tendent à s'inscrire dans une hiérarchie, ce qu'on appelle communément « l'échelle des valeurs »; ainsi peut-on dire que dans nos sociétés les valeurs de rendement tendent à devenir dominantes (…), alors que dans des sociétés dites primitives ou même dans l'Europe médiévale c'étaient les valeurs spirituelles qui primaient les valeurs profanes. D'autre part, elles tendent à s'organiser en système où chacune prend sens de ses relations avec les autres : une devise comme « liberté-égalité-fraternité », même si elle se situe au niveau, d'un modèle idéal, suggère bien cette idée d'interdépendance (…). Cependant la notion de système de valeurs n'exclut pas nécessairement la possibilité d’incompatibilité ou de conflit : ainsi dans nos sociétés les valeurs propres au capitalisme comme le profit ou la compétition peuvent s'opposer à d'autres valeurs héritées du christianisme comme la charité ou l'humilité (…). Les normes Les valeurs se spécifient au niveau des comportements, des moeurs, des rôles, des institutions en un ensemble de normes. Les normes sont de plusieurs types. Elles peuvent être de type axiologique, c'est-à-dire constituer un impératif moral ou social : ainsi une valeur comme le respect d'autrui se traduit par toute une série de normes comme l'interdiction du vol, du meurtre et de la violence et la prescription de l'aide à une personne en danger. La norme est dans ce sens synonyme de règle ou de modèle. Mais la norme peut avoir aussi une valeur coutumière et représenter un comportement habituel d'un groupe sans revêtir nécessairement une portée éthique : il est « normal » en France de se dire bonjour en se serrant la main, alors qu'un tel comportement ne sera pas conforme aux normes de politesse anglo-saxonnes. Enfin, la norme peut revêtir une signification fonctionnelle. Par exemple, une des normes d’un d'un débat public est que chaque intervenant parle à son tour afin de rendre les échanges intelligibles (…). Rôle et statut Les valeurs et les normes introduisent: un ordre et un sens dans la vie sociale. Mais, elles n’existent pas en dehors des individus dont elles modèlent les conduites; elles trouvent leur expression au sein même du psychisme de chaque membre d'une collectivité. Ainsi, au niveau des individus, les modèles culturels s’incarnent et s’organisent en modèles de comportements, que l'on désigne du terme de rôle. Les rôles sociaux sont multiples et dépendent le plus souvent de la position occupée par chacun dans la structure sociale, position que l'on traduit souvent par la notion de statut. Guy Michaud et Edmond Marc, « Vers une science des civilisations » éditions Complexe, 1981.
Document 3 On peut appeler intégration la capacité d’une collectivité d’obtenir de ses membres (...), qu’ils intériorisent des rôles sociaux et qu’ils les accompagnent conformément aux attentes sociales en vigueur, afin qu’ils soient aptes à coopérer entre eux. Tel est l’enjeu général de l’intégration : que les membres du collectif soient de « bons » fils, filles, élèves, maris, épouses, pères, mères, voisins, travailleurs, citoyens ou automobilistes et, inversement, qu’ils ne soient pas anomiques1, déviants2, délinquants ou marginaux. Si la collectivité attache tellement d’importance à l’intégration, c’est bien entendu parce que, sans elle, la coopération des rôles spécialisés dans la division des tâches serait impossible à cause de l’imprévisibilité des comportements. Dès lors, il va de soi que l’apprentissage des rôles ne peut être livré à la fantaisie des individus : le collectif les encadre, les forme, les contrôle, les récompense, les punit, bref les socialise et, ainsi, les intègre. G. Bajoit, Le Changement social, Armand Colin, 2003. (1) Une personne anomique est une personne qui ne respecte aucune règle. (2) Une personne déviante est une personne qui transgresse les normes sociales
Document 4 La déviance est l’ensemble des conduites et des états que les membres d’un groupe jugent non conformes à leurs attentes, à leurs normes ou à leurs valeurs et qui, de ce fait, risque de susciter de leur part réprobation et sanctions. […] La déviance apparaît d’emblée comme une activité qui déçoit une attente, qui viole une norme sociale ou qui nie une valeur. Elle présuppose l’existence d’un univers normatif. M. Cusson, R. Boudon, Traité de sociologie, PUF, 1992. L’évolution de la déviance ne peut être analysée indépendamment de celle des normes et de la manière dont leur non respect est sanctionné. Le niveau de la déviance peut ainsi s’accroître parce que le nombre de « comportements déviants » augmente à système normatif inchangé mais aussi parce que la multiplication des normes fait entrer dans le champ de la déviance des comportements qui ne l’étaient pas auparavant. En sens inverse, un affaiblissement du système normatif peut laisser croire à une diminution de la déviance alors même que les « comportements déviants » n’ont pas quantitativement diminué : c’est leur qualification par la société qui a changé. De ce point de vue, l’action des communautés déviantes organisées peut contribuer à légitimer dans la société des comportements jugés antérieurement déviants, voire criminels : c’est ainsi que l’homosexualité, considérée naguère comme une transgression sexuelle, est aujourd’hui tolérée dans la plupart des sociétés occidentales ; de même l’avortement longtemps considéré en France comme un crime passible de la Cour d’Assises a été légalisé par la loi sur l’interruption de grossesse en 1975. Jean Etienne, Document pour l’Enseignement Économique et Social, n° 93, SCÉREN octobre 1993.
Bonus 1 : Document 5 ![]()
Bonus 2 : Document 6 Les comportements délinquants, de par leur visibilité sociale, et la préoccupation qu’ils suscitent chez les individus ont en effet été l’objet d’un courant de recherches conséquent, plus développé en sociologie qu’en psychologie. Les comportements délinquants sont donc des comportements déviants par rapport aux normes d’une société donnée, plus ou moins graves, et dont les conséquences pour la société ou pour les individus peuvent être plus ou moins lourdes. Les auteurs s’accordent actuellement sur le fait que l’on désigne sous le terme de délinquance tout comportement faisant l’objet de sanctions légales. Plus précisément, l’Observatoire National de la Délinquance (créé en 2005 et rattaché à l’Institut National des Hautes Etudes de Sécurité) distingue 4 catégories de comportements délinquants : les atteintes aux biens, les atteintes volontaires à l’intégrité physique, les infractions révélées par l’action des services (stupéfiants, recel, etc.), et les escroqueries et infractions financières et économiques (OND, rapport annuel 2007). Nadine Chaurand et Markus Brauer, « la déviance »,Revue électronique de Psychologie Sociale, 2008, N°3, pp. 20-21
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