télécharger 144.18 Kb.
|
FORMES ET NIVEAUX DE RELATIONS
Il existe des niveaux de relation liés notamment à l’état de développement ou d’approfondissement d’une relation.
L’étude de l’évolution des relations a surtout porté sur les relations amoureuses. Les recherches ont dégagé plusieurs étapes du développement de ces relations en montrant que l’approfondissement d’une relation s’accompagne d’un certain nombre de changements dans le degré d’implication des partenaires et dans l’intensité de leur sentiments.
Les contacts physiques et sociaux se développent au fur et à mesure que la relation s’approfondit. Mais les comportements, qui sont positifs au début, critiquent de plus en plus la conduite du partenaire. Le développement d’une relation comporte donc une dimension conflictuelle, dans la mesure où plus elle s’approfondit, plus elle tend à nier les différences et l’expression de soi.
Des études (Brain, 1976) ont montré comment les normes déterminent les relations intimes. Elles observent que les normes sont fonction des cultures et des époques (ex : polygamie peut apparaître comme une forme normale des relations sexuelles).
Au cours d’une étude expérimentale, Gottman (1979) a dégagé des formes de communication spécifiques chez les couples mariés, selon qu’ils étaient heureux ou malheureux. Il a observé que les couples heureux manifestaient, lorsqu’ils étaient en désaccord au cours d’une discussion, une attitude à travers laquelle ils acceptaient la position développée par leur partenaire.. Au contraire, les couples malheureux laissaient apparaître un déficit de communication. Altman et Taylor (1973) ont étudié le processus d’autorévélation qui désigne l’échange de confidences, la capacité à livrer ses pensées et ses émotions au fur et à mesure qu’une relation s’approfondit. Cette étude a, par ailleurs, permis de dégager que la relation est toujours une situation dissymétrique : s’il y a ouverture de soi au fur et à mesure qu’elle s’approfondit, il n’y a pas forcément réciprocité directe de cette ouverture chez les partenaires.
Pour expliquer le fonctionnement des relations, un certain nombre de théories se sont développées, parmi lesquelles celles de l’échange et de l’équité.
L’échange est une transaction dans laquelle nous cherchons à obtenir la meilleure relation possible pour nous ; il apparaît comme une situation stratégique. Selon Gergen et Gergen (1981), les individus tentent d’acquérir, à travers l’échange, un plaisir maximal à un coût minimal.
Il existe un certain nombre de facteurs qui orientent les interactions :
Pruitt et Lewis (1965) ont privilégié le concept de fermeté flexible comme la meilleures situation d’échange permettant la coopération . Ils considèrent que, pour qu’un échange réussisse, il faut que les gens maintiennent leur objectif de façon ferme, mais qu’ils montrent une souplesse pour y arriver.
Ces théories ont mis l’accent sur la recherche de ce qui est équitable dans une interaction. Dans ce cas, ce qui compte c’est l’acceptation des termes de l’échange résultant d’un équilibre dans les échanges entre les partenaires. Lorsque les individus estiment qu’il n’existe plus de forme équitable d’échanges, ils essaient, soit de la rétablir, soit de trouver des solutions de rechange.
Des études ont permis de dégager le caractère relatif et subjectif des règles de l’équité (par ex : réévaluation de la difficulté d’une tâche demandée par rapport au niveau de rémunération ).
Ces théories s’inspirent d’une vision économique de la relation et traitent les échanges selon des principes économiques des ressources. En réalité, les interactions ne sont jamais entièrement rationnelles car les individus n’ont à leur disposition que des informations parcellaires et déformées. En outre, tous les échanges sociaux sont déterminés par le statut social des individus en présence, ainsi que la manière de le percevoir. CH 3 L’INFLUENCE SOCIALE Les études qui tentent de saisir le processus de l’influence mettent en évidence une dimension essentielle de la relation avec autrui, ainsi que de la relation entre individu et société. Le phénomène de l’influence sociale montre à la fois l’emprise que le social exerce sur l’individu et les modifications qu’elle entraîne au niveau du comportement.
L’étude des phénomènes sociaux révèle la tendance des systèmes à l’intégration et à l’uniformisation sociale par la capacité des individus à incorporer les éléments dominants dans une culture.
Les psychologues sociaux considèrent l’influence en partant d’abord d’un ensemble de phénomènes diffus tels que la tendance à l’uniformisation dans la société et qui trouve son explication dans des pressions invisibles et cachées qui ont été caractérisées de plusieurs manières : 1.1.1 L’ IMITATION ET LA CONTAGION SOCIALE Pour Tarde (1903), l’imitation n’est pas une simple copie, mais une transformation d’un comportement individuel en comportement social. Kerckhoff et Back (1968) étudient le phénomène de contagion sociale (tendance à imiter un modèle dominant de comportement qui se propage d’une personne à une autre). Leur étude a permis de conclure que les individus qui ont des relations positives entre eux ont tendance à modeler leurs comportements les uns sur les autres, car ils cherchent à se ressembler. 1.1.2 LA COMPARAISON SOCIALE Selon Festinger (1954), les gens ne sont pas toujours sûrs de leurs opinions, ni de leurs actions, et dans ce cas, ils recherchent auprès des autres si leurs opinions sont exactes, c’est-à-dire acceptées dans le groupe où ils se trouvent.
Normaliser les comportements et le social est un autre processus fondamental de l’influence. Par l’analyse des normes, nous abordons l’univers des règles invisibles ou formelles qui exercent des pressions sur l’individu, qui régissent ses modalités de relation et qui sont capables d’organiser sa compréhension du monde, de soi-même et des autres. 1.2.1 DEFINITION Une norme peut être définie comme un type de pression cognitive et psychosociale se référant à des valeurs dominantes et des opinions partagées dans une société ; elle s’exprime sous forme de règle de conduite plus ou moins explicite en vue d’obtenir des comportements appropriés socialement. L’effet d’une norme implicite ou explicite est d’engendrer une certaine uniformité. 1.2.2 RESULTATS EXPERIMENTAUX Des expériences (ex : Sherif en 1936) illustrent la situation ambiguë face à laquelle on se forme un jugement personnel et la convergence des jugements individuels lorsqu’ils sont confrontés entre eux, vers une position de référence commune. 1.2.3 FONCTIONS DES NORMES Une première fonction de la norme est la réduction de l’ambiguïté (consolider les positions des individus par un système de réassurance qui leur permet de mieux maîtriser la réalité. Une autre fonction de la norme est l’évitement du conflit. En ce sens, Moscovici (1972) considère que la variété des jugements individuels empêche la conclusion d’un accord. Enfin, la normalisation s’opère comme un processus de négociation.
L’influence sociale peut être étudiée à travers les pressions cognitives qui s’exercent comme facteur de changement des attitudes. 1.3.1 LA THEORIE DE LA DISSONANCE COGNITIVE La dissonance cognitive est un état de tension intérieure résultant d’une coexistence discordante entre des idées ou des opinions acquises antérieurement et un ou des faits nouveaux. 1.3.2 DISSONANCE ET CHANGEMENT D’ ATTITUDES Des expériences (ex : Zimbardo et Ebbeson en 1969) permettent de conclure que le sentiment de dissonance entraîne un changement des attitudes personnelles, lorsque les individus adoptent publiquement un rôle en contradiction avec elles.
Il existe deux situations dans lesquelles intervient une modification du comportement qui résulte de pressions spécifiques :
La conformité peut être définie comme la modification de croyances ou de comportements par laquelle un individu répond à divers types de pressions d’un groupe, en cherchant à se mettre en accord avec les normes ambiantes par l’adoption de comportements approuvés socialement. 2.1.1 LES PREMIERES RECHERCHES SUR LA CONFORMITE Le processus de la conformité a été connu notamment par les travaux de Asch (1951). A partir d’une expérience sur la perception visuelle, il a cherché à étudier l’indépendance du jugement de l’individu face aux pressions sociales. Il ressort des résultats que le quart des sujets de son expérience adopte les mêmes réponses que les compères, c’est-à-dire se conforme au groupe, plutôt que d’exprimer son jugement personnel, à partir de sa propre perception. 2.1.2 LES THEORIES DE LA CONFORMITE A la suite des travaux de Asch, quelques recherches ont tenté de savoir pourquoi le gens se conformaient. Il en est ressorti deux orientations : selon que la conformité est analysée comme une caractéristique individuelle (ex : Crutchfield , en 1955 a défini le conformiste comme un individu inintelligent et inadapté), ou d’après son expression au sein d’un groupe (ex : Asch , en 1952 a défini la conformité en montrant que les individus se servaient d’informations provenant du comportement et des croyances d’un groupe pour déterminer leurs propres attitudes. 2.1.3 LES DETERMINANTS DE LA CONFORMITE Les recherches de Worchel et Cooper, 1976, ont établi que plus un individu se sent compétent pour accomplir une tâche, moins il aura le désir de se conformer au groupe. Asch (1951) a étudié l’influence de la taille du groupe sur la variation du niveau de conformité. Il a observé que la conformité augmentait suivant la taille du groupe, jusqu’à ce que celui-ci se compose de quatre personnes ; au-delà, le poids de la conformité diminue. Pour d’autres auteurs (Latane et Wolf, 1981) la conformité s’accroît à mesure que la taille du groupe augmente, mais le degré de conformité des individus est fonction du moment à partir duquel ils arrivent dans le groupe. Les recherches sur les caractéristiques de la situation consistent à cerner dans quelles situations les individus se conforment le plus ou le moins. Blake, Helson et Mouton (1957) ont montré que la conformité était plus importante lorsqu’une tâche était difficile et ambiguë que lorsqu’elle était simple à réaliser. 2.1.4 L’ INTERPRETATION DE LA CONFORMITE La conformité est le résultat d’un besoin de repérage chez l’individu, car il s’efforce d’être en harmonie avec les autres comportements et croyances auxquels il est confronté. On peut en conclure que moins une personne a confiance en elle, plus elle est susceptible de subir les pressions en direction de la conformité. De manière plus générale, on peut expliquer la conformité par l’idée de dépendance. Lorsqu’un groupe est confronté à l’évaluation d’une situation, il élabore un système de réponses qui assure la réduction de l’anxiété et sa propre cohésion. En 1976, Personnaz s’est demandé si , dans une situation de conformité, le consensus correspondait effectivement à l’acceptation de la norme majoritaire et a conclu que la dépendance ne crée pas une véritable influence et que la conformité reste une modification momentanée : le sujet conserve son identité, mais elle est temporairement clandestine.
Les recherches distinguent deux types de soumissions, comme aspects de l’influence sociale : 2.2.1 LA SOUMISSION LIBREMENT CONSENTIE Il s’agit d’un type d’influence qui consiste à amener quelqu’un à se comporter de façon différente qu’à son habitude, en le manipulant de telle sorte qu’il a le sentiment de faire librement ce qu’on lui demande. La soumission consentie est obtenue à travers deux stratégies : * La stratégie d’influence du pied dans la porte : ce procédé consiste à amener quelqu’un, à travers un première demande anodine, à faire ce qu’on attend réellement de lui. * La stratégie de la faveur déguisée (ou de l’amorçage) : elle consiste à amener quelqu’un à s’engager sur une proposition qu’on lui fait, mais sans qu’il connaisse le coût réel de son accord. 2.2.2 LA SOUMISSION A L’ AUTORITE C’est la modification du comportement à travers laquelle un individu répond par la soumission à un ordre qui lui vient d’un pouvoir légitime : travaux de Milgram (1965-1974). Milgram essaie d’expliquer l’obéissance par plusieurs facteurs : les conditions de la socialisation, les facteurs de changement de l’obéissance et la faiblesse de la résistance humaine. Dans les deux formes d’influence sociale que nous venons de voir, les individus sont placés dans des situations où ils modifient leurs comportements et se soumettent à des ordres. Dans la conformité, c’est la pression du groupe qui s’exerce ; dans l’obéissance, c’est l’ordre d’une autorité. |
![]() | «qualité». L’approche systémique est désormais utilisée comme outil de prévision dans les domaines les plus variés: psychologie sociale,... | ![]() | |
![]() | «cognitive». C’est tout un courant en psychologie qui dépasse les sous disciplines. La psychologie sociale a toujours intégrée une... | ![]() | «sociologie de la sexualité» Nathan Université – 2002 Peut-on parler de révolution sexuelle ? |
![]() | ![]() | «psychologie industrielle» et du management en France. Nous tenterons d’expliquer aussi quel en fut le contexte et les raisons. Dans... | |
![]() | ![]() | «Le numérique comme levier d’insertion : quelle perspective sur nos territoires ?» | |
![]() | «Le Design. Essais sur des théories et des pratiques». Institut Français de la Mode. Editions du Regard Paris | ![]() | «Où en sont les théories de l’action collective ?», Iep-lyon / Université Lumière Lyon 2, 14-16 septembre 2005 |