Groupe informel de femmes (A1) Création : 1997
Nombre de femmes concernées : jusqu’à 25
Personnes consultées : l’animatrice du groupe travaillant à la CSF, l’animatrice du groupe travaillant au Centre social, et des femmes du groupe
Présentation du groupe Ce groupe de femmes est informel, il n’a pas le statut juridique d’association parce que les participantes n’ont pas voulu transformer leurs rencontres hebdomadaires en une organisation structurée et officielle.
Il a été créé à l’initiative d’une association d’éducateurs de rues travaillant principalement en direction des enfants ou des familles en difficulté et ayant pour objectif prévenir la délinquance en agissant auprès des mères.
Dans un premier temps, les femmes se réunissaient pour discuter, et les rencontres se sont multipliées. Elles se sont déroulées en plein air, dans des jardins publics, pendant environ deux ans, puis à la Maison de quartier.
Ce groupe était alors porté par l’association d’éducateurs de rues. Cette association avait signé la convention de la Maison de quartier à la place du groupe d’habitantes et elle prenait en charge toute l’organisation technique : réservation des salles pour les activités, trésorerie, animation… Ce système a duré pendant deux ans.
Les activités du groupe se sont multipliées (sorties, repas de professionnels et d’habitants1…) et la trésorerie devenait de plus en plus importante. Pour le forcer à prendre son autonomie, l’association d’éducateurs de rues a décidé de ne plus porter le groupe.
Ce groupe devait donc se constituer en tant qu’association : « on ne pouvait pas être un groupe comme ça sans étiquette, il fallait un groupe constitué », affirme l’animatrice de la CSF (simple participante du groupe au départ). Il ne prit cependant pas le statut d’association, bien qu’une personne d’un centre culturel2 soit venue présenter le fonctionnement associatif aux habitantes, et que celles-ci aient eu la garantie d’être soutenues dans leur démarche par les travailleurs sociaux qui les avaient aidées jusque-là. Certaines voulaient créer l’association, et elles auraient pu le faire, mais elles ont pris peur quand elles ont vu les documents officiels de la préfecture3…
De manière plus générale, c’est la peur de « l’institutionnalisation » et des responsabilités qui a empêché les femmes de s’organiser en tant qu’association déclarée : « les habitantes avaient peur de créer l’association parce que c’est beaucoup de responsabilités, les femmes ne voulaient pas s’engager, elles voulaient juste venir le mardi après-midi pour faire des choses ensemble, comme ça… il y en a qui ne veulent pas prendre de responsabilités ».
Mais, n’étant plus soutenues par l’association d’éducateurs de rues, les habitantes ne pouvaient plus faire de sorties, notamment parce qu’elles ne pouvaient pas être couvertes par une assurance.
L’animatrice de la CSF demanda conseil à la Fonda Rhône-Alpes, qui proposa de créer un groupe informel et de nommer une trésorière chargée de gérer un compte chèque ouvert à la Poste (qui accepte d’ouvrir des comptes CCP pour les groupes informels qui désignent un trésorier et rédigent une charte). Le compte a été ouvert en avril 2002. Mais le problème de l’assurance n’est toujours pas réglé, et l’absence de personnalité juridique bloque aujourd’hui une grande partie des actions qui existaient auparavant (principalement l’organisation des repas et des sorties). Cette situation est d’autant plus préjudiciable au groupe qu’il commence aujourd’hui à avoir une bonne visibilité, notamment auprès de la municipalité, qui l’encourage en lui accordant souvent des subventions du FIL4.
Contexte Le groupe, implanté dans un quartier populaire de l’une des communes les plus importantes de l’agglomération, est classé en catégorie 1 de la politique de la Ville. Situé de l’autre côté d’une voie de contournement, il est relativement enclavé. Il accueille une importante population d’origine étrangère.
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