télécharger 0.91 Mb.
|
Petit manuel simplifié pour comprendre la mondialisation Angela BARTHES Attention version de l’ouvrage non mise en page. Pour acquérir l’ouvrage : en commande dans toutes les librairies : Références : A. BARTHES, (2005), Petit manuel simplifié pour comprendre la mondialisation à l’usage des premiers cycles en sciences humaines et sociales, EPU, Coll. Economie et gestion, Paris, 85 p ISBN : 2748306511 En commande sur le site internet de la fnac : (http://www.fnac.com/) Taper le titre de l’ouvrage dans rechercher ![]() Avant-Propos Si ce manuel est personnel dans les analyses et les conclusions qui émaillent les chapitres, il emprunte sans scrupule aux uns et aux autres la plus grande partie des éléments de ces démonstrations. L. Carroué, M. Collon, et bien d’autres, dont les autorisations m’ont été d’un grand secours, se reconnaîtront au fil des lignes. Qu’ils en soient remerciés. Cet ouvrage se veut simple, c’est à dire dégagé des fioritures ou phénomènes secondaires. L’analyse brute est privilégiée pour permettre au lecteur de se construire une grille de compréhension des faits historiques et des évènements actuels dans le processus de mondialisation libérale. A lui aussi de considérer que cette trame est insuffisante et qu’il convient de rajouter tous les éléments lacunaires : tout ce qui fait la richesse et la complexité du monde actuel. Adopter une démarche critique vis-à-vis de la multitude d’informations dont nous disposons, savoir aller à l’essentiel et mettre un temps le superflu entre parenthèses, permet de se doter d’éléments de compréhension et d’agir à son échelle. S’il a été conçu pour des premiers cycles universitaires en sciences humaines, cet ouvrage a aussi l’ambition d’être utile à ceux que l’ordre du monde révulse, aux résistants, aux militants. Il relève d’un volontarisme, d’un parti pris, d’un optimisme aussi, à travers la preuve qu’aucune situation n’est immuable, d’une modestie enfin, car chacun peut dans la diversité apporter une brique au grand mur qu’il reste à construire. Sommaire 1. Cadrage conceptuel et historique 9 1.1. Que veut-on dire lorsque l’on parle de « mondialisation » et quels sont les principes fondateurs ? 9 1.1.1. Une définition simple pour mieux saisir les enjeux 9 1.1.2. Un principe : la libre entreprise, une conséquence : la concentration inéluctable des entreprises 9 1.2. Les processus historiques de la mondialisation 13 1.2.1. La première phase est marquée par la construction d’économies régionales et l’extension du modèle marchand européen 13 1.2.2. La deuxième phase s’illustre par le regroupement du capital industriel qui induit la colonisation 14 1.3. La troisième phase est marquée par le nouveau rôle des banques et l’hégémonie du capital financier 18 2. Les caractéristiques actuelles de la mondialisation 23 2.1. Une hiérarchie importante des pôles de décision 24 2.1.1. La polarisation importante des moyens financiers amène des processus de décision de plus en plus centralisés 24 2.1.2. L’économie dominante impose aux autres les règles du jeu 30 2.2. Une instabilité inévitable dans le cadre de la finitude géographique du système Terre 35 2.2.1. La lutte économique à l’origine de l’instabilité mondiale ou l’histoire des déplacements géographiques des centres de décisions 35 2.2.2. Un système générateur de conflits 39 2.2.3. Un remodelage permanent des alliances 43 2.2.4. Des investissements pour la rentabilité à court terme et non en fonction des besoins 43 2.3. L’importance hégémonique du capital financier 46 2.3.1. L’accroissement du volume d’argent disponible accentue le pouvoir des banques sur le secteur productif 46 2.3.2. Le développement des paradis fiscaux 49 2.4. Un système dans lequel la production d’inégalités est structurelle 50 2.4.1. Pourquoi les inégalités sont-elles structurelles de la mondialisation ? 50 2.4.2. Une conséquence directe et inéluctable : la fracture sociale 52 2.5. Un système de dépendance asymétrique 57 2.5.1. Les instruments économiques de la dépendance asymétrique : la dégradation des termes de l’échange et la dette 57 2.5.2. La fragilité des pays dans lesquels les capitaux étrangers sont présents. 60 2.6. Un système mondialisé qui présente des contradictions internes 63 3. Le rôle des acteurs dans la troisième mondialisation 65 3.1. Les firmes transnationales sont des centres de décision de première importance 65 3.1.1. La prégnance de plus en plus grande des entreprises transnationales 65 3.1.2. Des stratégies de contrôle des marchés qui influent les dynamiques locales 69 3.1.3. Une influence prépondérante dans la vie politique 69 3.2. Les organismes internationaux favorisent la libéralisation des échanges 73 3.2.1. Le FMI, la BM et l’OMC diffusent les normes libérales 73 3.2.2. L’OCDE et le G8 permettent de s’entendre sur l’essentiel 74 3.2.3. Le PNUD et la CNUCED sont des organisations marginalisées 75 3.3. Les états sont des relais politiques fondamentaux 76 Conclusion 77 Bibliographie 79 Annexe 1 : l’indice de développement humain 81 Annexe 2 : sigles utilisés dans cet ouvrage 85 Liste des fiches 87 Aujourd’hui, la mondialisation est fréquemment comparée à une immense machine qui s’est emballée, incontrôlable, à l’intérieur de laquelle les individus seraient libres et égaux et seuls responsables de leur situation personnelle. Rien n’est plus inexact. S’interroger permet d’appréhender la complexité du monde actuel. Qu’entend-on exactement par mondialisation ? Quelles sont les conséquences des dynamiques libérales? Quels sont les enjeux à l’oeuvre? Quels sont les acteurs ? Y a-t-il des responsables ? C’est à ces interrogations que répond cet ouvrage, en s’appuyant sur des données nombreuses issues d’organismes officiels. Il s’organise en quatre temps. Un cadrage contextuel permet d’assimiler les dynamiques historiques et de comprendre les évolutions actuelles. Une brève description des principes fondateurs et des grandes caractéristiques de la mondialisation permet d’anéantir quelques idées reçues, communément admises. L’identification des principaux acteurs, entreprises transnationales, organismes internationaux et états, concède la possibilité de déterminer d’éventuels responsables. Enfin un rapide éclairage des conséquences, en termes sociaux, des politiques libérales est essentiel à l’évaluation de la portée des processus en cours. 1. Cadrage conceptuel et historique 1.1. Que veut-on dire lorsque l’on parle de « mondialisation » et quels sont les principes fondateurs ? 1.1.1. Une définition simple pour mieux saisir les enjeux La mondialisation est définie comme la mise en relation de différents ensembles géographiques par un processus historique d’extension progressive du système capitaliste dans l’espace mondial. Traditionnellement expliquée par ses conséquences, dont l’accroissement des échanges commerciaux et des flux constituent le corpus majeur, les fondements qui génèrent la mondialisation sont très souvent minimisés, voire occultés. La fusion progressive des économies locales en une seule économie-monde de plus en plus intégrée s’opère dans le cadre d’une base idéologique et économique de fonctionnement unique, le libéralisme, dont les règles régissent une grande partie des évolutions sociétales actuelles. Aucun espace sur la planète, même lointain, n’échappe à cette intégration, aucun groupe humain ne peut se soustraire de ce contexte. 1.1.2. Un principe : la libre entreprise, une conséquence : la concentration inéluctable des entreprises La liberté d’entreprendre et la concurrence constituent les principes fondateurs du système libéral actuel. Loin d’être anodin, le précepte concurrentiel, implique des comportements collectifs dont les conséquences méritent d’être soulignées. Il oblige les entreprises à se renforcer perpétuellement pour éviter leur vulnérabilité face aux autres. Elles ont donc à plus ou moins grande échéance l'impératif de s’agrandir, sous peine de disparaître. L’aboutissement est donc le regroupement de plus en plus important des entreprises, comme le montre la croissance exponentielle des volumes financiers en jeu dans les mécanismes de fusion économique (tableau 1). Si les grosses unités productives résistent, cela implique inéluctablement la disparition des petites qui deviennent caduques, non rentables. Notons que la somme d’emplois disponibles pour une même production est alors plus réduite. La fermeture des commerces de proximité dans les campagnes au profit de quelques supermarchés de périphérie urbaine est exemplaire. Les données fournies par l’INSEE (Tableau 2) signalent la vivacité de ces disparitions ces trente dernières années. La concentration économique et l’arrêt des petites unités productives sont donc des processus étroitement associés par le principe de la concurrence (Fiche 1). Fiche 1 : La concentration économique et la disparition des petites unités productives sont des processus étroitement associés Tableau 1 : L’accroissement des fusions en milliards de dollars dans le monde entre 1990 et 2000 ![]() Source : CNUCED (2000) Tableau 2 : Le commerce de proximité en France entre 1966 et 1998
Source : INSEE (2002) 1.2. Les processus historiques de la mondialisation Le système capitaliste et mondial s’est développé progressivement mais ne s’affirme réellement comme système universel qu’à partir du XIXème siècle. L’histoire de la mondialisation est classiquement divisée en trois phases. 1.2.1. La première phase est marquée par la construction d’économies régionales et l’extension du modèle marchand européen Cette première étape vers la mondialisation libérale réalise la construction progressive d’économies régionales dont les bases de production sont essentiellement agricoles et artisanales. Parallèlement, l’Europe étend progressivement son modèle d’économie marchande lors de sa pénétration militaire dans des espaces lointains. C’est le début du capitalisme marchand. Les grandes découvertes inaugurent le début de la domination européenne et du transfert des règles marchandes vers les Amériques, l’Afrique ou l’Asie. Jusqu'à la fin de l’époque moderne, ce processus s’accentue et s’accompagne de la destruction ou de la prise de contrôle des anciens réseaux commerciaux internationaux existants, comme les pistes transsahariennes ou la route de la soie. Cette première période historique se résume ainsi :
1.2.2. La deuxième phase s’illustre par le regroupement du capital industriel qui induit la colonisation Cette seconde période historique est caractérisée par le passage d’un état où une multitude de petites entreprises diverses s’ignoraient réciproquement et produisaient pour le marché local, à celui où un seuil de concentration suffisant des exploitations permet à ces dernières de s’entendre aux dépens des autres. Cette époque, contemporaine de la révolution industrielle, est aussi celle de la formation des monopoles d’Europe occidentale. Alors qu’en 1860 les grands regroupements industriels sont quasiment inexistants, seulement quarante ans plus tard, ils deviennent une base de la vie économique. L’analyse des principales étapes de la formation des monopoles permet d’identifier les tournants historiques des prises de pouvoir économique et politique à l’origine de la hiérarchie mondiale actuelle: - Les années 1860-1880 constituent le point culminant du développement de la libre concurrence. Les monopoles ne sont que des embryons à peine perceptibles. - La crise de 1873 inaugure une période de large développement des cartels. S’ils manquent encore de stabilité, ils prennent cependant une large part des marchés manufacturiers. - Durant la période d’essor de la fin du XIXème siècle et la crise de 1900-1903, les cartels deviennent irrémédiablement une des bases de la vie économique. Ils s’accordent sur les conditions de vente, les échéances, se répartissent les débouchés, déterminent la quantité de produits à fabriquer, fixent les prix et répartissent les bénéfices entre les diverses entreprises, etc. Les ententes et les économies d’échelle permettent un accroissement rapide des chiffres d’affaires et accentuent les mécanismes de concentration. L’exemple états-uniens est à ce titre très probant (Tableau 3) Tableau 3 : La concentration industrielle entre 1904 et 1909 aux Etats-Unis
Source: Statistical Abstract of the United States (1912) L’établissement des monopoles a au moins deux conséquences : il est désormais possible de faire l’inventaire approximatif des ressources disponibles et des débouchés potentiels, et cette connaissance accroît considérablement le pouvoir des groupements monopolistes vis-à-vis des autres exploitations. Devant s’assurer le contrôle des matières premières au maximum, la colonisation devient alors nécessaire. Les travaux des géographes contemporains de l’époque exposent la concomitance des événements (Tableaux 4 et 5). Les travaux plus récents (Tableau 6) indiquent également le ralentissement du processus de colonisation, lié à la finitude de l’espace géographique. La deuxième phase de la mondialisation est donc marquée par le fait colonial qui est un corollaire de la révolution industrielle et de l’extension des monopoles. Cette seconde période historique se résume ainsi :
Fiche 2 : Les conquêtes coloniales et la finitude de l’espace géographique Tableau 4 : Territoires appartenant aux puissances colonisatrices (en pourcentage)
Source : Supan A., (1906), modifié Tableau 5 : Possessions coloniales des grandes puissances en 1876 et 1914 (En millions de kilomètres carrés et en millions d’habitants)
Source : Hubner J., (1916), modifié Tableau 6 : Possessions coloniales des grandes puissances en 1938
Source : Etemad B., (2000), modifié 1.3. La troisième phase est marquée par le nouveau rôle des banques et l’hégémonie du capital financier Cette période historique est caractérisée par le nouveau rôle des banques dans le secteur industriel. En effet, la fonction initiale des banques est de servir d’intermédiaire dans les paiements. En collectant l’épargne pour la prêter aux industriels, elles transforment l’argent passif qui leur est confié en argent actif, c’est-à-dire générateur de profit. Au fur et à mesure que les banques se développent, elles se regroupent et disposent alors d’une grande quantité d’argent utilisé par le secteur productif du pays (Fiche 3). En Europe, la fin du XIXème siècle et le début du XXème constituent les périodes clés de l’affirmation de ce processus (Tableau 8a et 8b). Au « Crédit Lyonnais », le nombre des comptes bancaires est passé de 28 535 en 1875 à 633 539 en 1912. Aujourd’hui, le secteur bancaire est très concentré (Tableau 9) et les dix principales banques mondiales appartiennent à la triade (Japon, USA, Europe). Les banques ne sont alors plus cantonnées dans un rôle d’intermédiaires. Elles peuvent, grâce à la gestion des opérations bancaires, évaluer précisément la situation de secteurs entiers de l’industrie, puis les contrôler, en facilitant ou en entravant l’accès aux capitaux. L’argent utilisé dans le secteur productif n’appartient pas aux entrepreneurs qui l’utilisent. Ces derniers n’en disposent que par le biais de la banque. Autrement dit, le secteur productif ne possède pas réellement ses moyens de production et le regroupement des banques resserre les possibilités de demande de crédit, d’où une dépendance accrue de l’industrie à l’égard d’un petit nombre de groupes bancaires. Le capital financier est donc un capital dont disposent les banques et qu’utilisent les industriels. De plus en plus de directeurs de banque sont membres de conseils d’administration des sociétés industrielles. Cette troisième période historique se résume ainsi :
Fiche 3 : La concentration financière est un processus structurel de la mondialisation Tableau 8a : La concentration bancaire en France entre 1870 et 1909
|
![]() | «je vous montre d’abord l’image, vous la regarder bien pour comprendre quel est ce petit plaisir, puis je vous lis le texte; ensuite,... | ![]() | ... |
![]() | «comprendre» rend parfois peu disponible… Remerciements particuliers à Hervé pour son aide «logistique» en informatique… | ![]() | Sujet étude 1 : Acteurs, flux, réseaux de la mondialisation. Sujet étude 3 : Pôles et aires de puissance. La Chine littorale |
![]() | «Le peuple qui a la meilleure école est le meilleur peuple du monde. S’il ne l’est pas aujourd’hui, IL le sera demain» | ![]() | «pré-diagnostic du bâtiment». Ainsi, petit à petit, dans chaque étude de faisabilité pour la mise en place d’une énergie renouvelable,... |
![]() | «facebook» et si je ne souhaite pas qu’ils lisent maintenant les lignes qui vont suivre car ils ne sont pas assez mûrs pour les comprendre,... | ![]() | |
![]() | «Pour comprendre la pensée postcoloniale. Qu’est-ce que la pensée postcoloniale ? (Entretien)» in Revue Esprit, Décembre 2006 | ![]() | «pantouflage». Aux États-Unis, la presse préfère l'expression plus imagée des «revolving doors», ces portes-tambour qui permettent... |