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![]() LACAN L’insu que sait de l’une-bévue s’aile à mourre 1976-77 Ce document de travail a pour sources principales :
Le texte de ce séminaire nécessite l’installation de la police de caractères spécifique, dite « Lacan », disponible ici : http://fr.ffonts.net/LACAN.font.download (placer le fichier Lacan.ttf dans le répertoire c:\windows\fonts) Les références bibliographiques privilégient les éditions les plus récentes. Les schémas sont refaits. N.B. Ce qui s’inscrit entre crochets droits [ ] n’est pas de Jacques LACAN. (Contact) Table des séances Leçon 1 16 Novembre 1976 Leçon 2 14 Décembre 1976 Leçon 3 21 Décembre 1976 Leçon 4 11 Janvier 1977 Leçon 5 18 Janvier 1977 Leçon 6 08 Février 1977 Leçon 7 15 Février 1977 Leçon 8 08 Mars 1977 Leçon 9 15 Mars 1977 Leçon 10 19 Avril 1977 Leçon 11 10 Mai 1977 Leçon 12 17 Mai 1977 16 Novembre 1976 Table des séances Voilà ! Il y a une affiche comme ça qui professe… Est-ce que vous avez su la lire ? Qu’est-ce que ça donne pour vous ? L’insu que sait, quand même ça fait bla-bla, ça équivoque. L’insu que sait, et après j’ai traduit l’Unbewußt. J’ai dit qu’il y avait - au sens de l’usage en français du partitif - qu’il y avait « de l’une-bévue ». C’est une façon aussi bonne de traduire l’Unbewußt que n’importe quelle autre, que l’inconscient en particulier, qui en français, et en allemand aussi d’ailleurs, équivoque avec inconscience. L’inconscient, ça n’a rien à faire avec l’inconscience. Alors pourquoi ne pas traduire tout tranquillement par l’une-bévue. D’autant plus que ça a tout de suite l’avantage de mettre en évidence certaines choses : pourquoi est-ce qu’on s’oblige dans l’analyse des rêves, qui constituent une bévue comme n’importe quoi d’autre, comme un acte manqué, à ceci près qu’il y a quelque chose où on se reconnaît. On se reconnaît dans le trait d’esprit, parce que le trait d’esprit tient à ce que j’ai appelé lalangue, on se reconnaît dans le trait d’esprit, on y glisse… et là-dessus FREUD a fait quelques considérations qui ne sont pas négligeables. Je veux dire que l’intérêt du trait d’esprit pour l’inconscient est quand même lié à cette chose spécifique qui comporte l’acquisition de lalangue. Pour le reste, est-ce qu’il faut dire que pour l’analyse d’un rêve il faut s’en tenir à ce qui s’est passé la veille ? Ça ne va pas de soi. FREUD en a fait une règle, mais il conviendrait quand même de s’apercevoir qu’il y a bien des choses qui, non seulement peuvent remonter plus haut, mais qui tiennent à ce qu’on peut appeler le « tissu même » de l’inconscient. Est-ce que l’acte manqué aussi c’est une affaire qui doit être analysée étroitement selon ce qui s’est passé, non pas la veille, mais cette fois-ci dans la journée, c’est vraiment quelque chose qui pose question. Cette année, disons que, avec cette insu que sait de l’une-bévue, j’essaie d’introduire quelque chose qui va plus loin, qui va plus loin que l’inconscient : quel rapport y a-t-il entre ceci qu’il faut admettre que nous avons un intérieur qu’on appelle comme on peut… psychisme par exemple, on voit même FREUD écrire « endo », endo-psychique. Ça ne va pas de soi que la ψυχή [psuké] ce soit endo, ça ne va pas de soi qu’il faille endosser cet endo …quel rapport y a-t-il entre cet endo, cet intérieur, et ce que nous appelons couramment l’identification ? C’est ça en somme que, sous ce titre qui est comme ça fabriqué pour l’occasion, c’est ça que je voudrais mettre sous ce titre. Parce que… il est clair que l’identification, c’est ce qui se cristallise dans une identité. D’ailleurs ce « …fication » dans le français est en allemand autrement énoncé, Identifizierung, dit FREUD, dans un endroit où j’ai été le retrouver, parce que je ne me souvenais pas que j’avais fait un séminaire sur l’Identifizierung… « je ne me souvenais pas » : je me souvenais quand même de ce qu’il y avait dans le chapitre, je ne savais pas que j’y avais consacré une année …mais je me souvenais qu’il y a pour FREUD, au moins trois modes d’identification, à savoir :
Il appelle ça, il épingle ça de l’identification hystérique.
j’en avais gardé quand même le souvenir sans savoir que j’avais fait tout un séminaire sur l’identification …d’un trait que j’ai appelé « unaire ». Ce trait unaire nous intéresse parce que - comme FREUD le souligne - c’est pas quelque chose qui a affaire spécialement avec une personne aimée. Une personne peut être indifférente et un trait unaire choisi comme constituant la base d’une identification. Ce n’est pas indifférent, puisque c’est comme ça que FREUD croit pouvoir rendre compte de l’identification à la petite moustache du Führer dont chacun sait qu’elle a joué un grand rôle. C’est une question qui a beaucoup d’intérêt parce qu’il résulterait de certains propos qui ont été avancés, que la fin de l’analyse serait de s’identifier à l’analyste. Pour moi, je ne le pense pas, mais enfin c’est ce que soutient quand même BALINT, et c’est très surprenant. À quoi donc s’identifie-t-on à la fin de l’analyse ? Est-ce qu’on s’identifierait à son inconscient ? C’est ce que je ne crois pas. Je ne le crois pas, parce que l’inconscient reste… je dis « reste », je ne dis pas « reste éternellement », parce qu’il n’y a aucune éternité …reste l’Autre. C’est de l’Autre avec un grand A qu’il s’agit dans l’inconscient. Je ne vois pas qu’on puisse donner un sens à l’inconscient, si ce n’est de le situer dans cet Autre, porteur des signifiants, qui tire les ficelles de ce qu’on appelle imprudemment… imprudemment parce que c’est là que se soulève la question de ce qu’est le sujet à partir du moment où il dépend si entièrement de l’Autre. Alors en quoi consiste ce repérage qu’est l’analyse ? Est-ce que ça serait ou ça ne serait pas s’identifier… s’identifier en prenant ses garanties, une espèce de distance …s’identifier à son symptôme ? J’ai avancé que le symptôme, ça peut être - c’est monnayable, c’est courant - ça peut être le partenaire sexuel. C’est dans la ligne de ce que j’ai proféré… proféré sans que ça vous fasse pousser des cris d’orfraie …c’est un fait, j’ai proféré que le symptôme pris dans ce sens c’est - pour employer le terme de connaître – c’est ce qu’on connaît, c’est même ce qu’on connaît le mieux, sans que ça aille très loin. Connaître n’a strictement que ce sens. C’est la seule forme de connaissance prise au sens où l’on a avancé qu’il suffirait qu’un homme couche avec une femme pour qu’on puisse dire qu’il la connaît, voire inversement. Comme - malgré que je m’y efforce - c’est un fait que je ne suis pas femme, je ne sais pas ce qu’il en est de ce qu’une femme connaît d’un homme. Il est très possible que ça aille très loin. Mais ça ne peut tout de même pas aller jusqu’à ce que la femme crée l’homme. Même quand il s’agit de ses enfants, il s’agit de quelque chose qui se présente comme un parasitisme. Dans l’utérus de la femme, l’enfant est parasite, et tout l’indique, jusques et y compris le fait que ça peut aller très mal entre ce parasite et ce ventre. Alors qu’est-ce que ça veut dire connaître ? Connaître veut dire :
Savoir, ça a quelque chose qui correspond à ce que l’homme fait avec son image, c’est imaginer la façon dont on se débrouille avec ce symptôme. Il s’agit ici, bien sûr, du narcissisme secondaire, le narcissisme radical, le narcissisme qu’on appelle primaire étant dans l’occasion exclu. Savoir y faire avec son symptôme c’est là la fin de l’analyse. Il faut reconnaître que c’est court. Ça ne va vraiment pas loin. Comment ça se pratique, c’est bien entendu ce que je m’efforce de véhiculer dans cette foule, je ne sais pas avec quel résultat. Je me suis embarqué dans cette navigation, comme ça, parce que dans le fond on m’y a provoqué. C’est ce qui résulte de ce qui a été publié par je ne sais quelle série spéciale d’Ornicar sur la scission de 53. J’aurais été sûrement beaucoup plus discret si la scission de 53 n’avait pas eu lieu. La métaphore en usage pour ce qu’on appelle l’accès au réel, c’est ce qu’on appelle « le modèle ». Il y a un nommé KELVIN qui s’est beaucoup intéressé à ça - Lord même qu’il s’appelait : Lord KELVIN - il considérait que la science c’était quelque chose dans lequel fonctionnait un modèle, et qui permettait à l’aide de ce modèle, de prévoir quels seraient les résultats du fonctionnement du réel. On recourt donc à l’imaginaire pour se faire une idée du réel. Écrivez alors « se faire » - « se faire une idée » j’ai dit – écrivez le « sphère » pour bien savoir ce que l’imaginaire veut dire. Ce que j’ai avancé dans mon nœud borroméen de l’Imaginaire, du Symbolique et du Réel, m’a conduit à distinguer ces trois sphères et puis ensuite à les renouer. Il a fallu donc que je passe de ces trois boules… il y a les dates : j’ai énoncé « Le Symbolique, l’Imaginaire, et le Réel » en 541, j’ai intitulé une conférence inaugurale de ces trois noms, devenus en somme par moi ce que FREGE appelle noms propres. Fonder un nom propre, c’est une chose qui fait monter un petit peu votre nom propre : le seul nom propre dans tout ça, c’est le mien. L’extension de LACAN au Symbolique, à l’Imaginaire et au Réel, est ce qui permet à ces trois termes de consister, je n’en suis pas spécialement fier. Mais je me suis après tout aperçu que consister ça voulait dire quelque chose, c’est à savoir qu’il fallait parler de corps, qu’il y a :
Ce n’est pas simple, non que la complication vienne de moi, mais elle est dans ce dont il s’agit. C’est parce que j’ai été - comme dit l’autre - confronté avec l’idée que supporte l’inconscient de FREUD, que j’ai essayé, non d’en répondre, mais d’y répondre de façon sensée, c’est-à-dire en n’imaginant pas que cette « avision »… ce dont FREUD s’est avisé, c’est ça que je veux dire …que cette « avision » concerne quelque chose qui serait à l’intérieur de chacun, de chacun de ceux qui font foule et qui croient être de ce fait une unité. On a traduit cette notion de foule que veut bien dire Massenpsychologie, on l’a traduit Psychologie collective et analyse du moi. Rien n’y fait. FREUD a beau prendre expressément son départ de ce que Gustave LEBON a appelé nommément psychologie des foules, on traduit par psychologie collective… une collection…une collection de perles sans doute, chacun en étant une. Alors que ce dont il s’agit, c’est de rendre compte de l’existence - de l’existence dans cette foule - de quelque chose qui se qualifie « moi ». Qu’est-ce que ça peut être que ce « moi » ? C’est ce que pour essayer de vous l’expliquer, j’ai essayé d’imaginer cette année l’usage de ce qu’on appelle une topologie. Une topologie… comme vous pourrez le saisir rien qu’à ouvrir quoi que ce soit qui s’appelle Topologie générale …une topologie ça se fonde toujours sur un tore : ![]() Même si ce tore est à l’occasion une bouteille de Klein : ![]() car une bouteille de Klein est un tore, un tore qui se traverse lui-même ![]() ![]() j’ai parlé de ça il y a bien longtemps. Voilà. Ici, vous voyez que dans ce tore il y a quelque chose qui représente un intérieur absolu, quand on est dans le vide, dans le creux que peut constituer un tore. Ce tore peut être une corde sans doute, mais une corde elle-même se tord, et il y a quelque chose qui est dessinable comme étant l’intérieur de la corde. Vous n’avez à cet égard qu’à déployer ce qui s’énonce comme nœud dans une littérature spéciale. Alors il y a évidemment deux choses, il y a deux espèces de trous [c et E] : |
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