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Frontière et mobilité résidentielle : le cas de l’Arc jurassien franco-suisse 1.Alexandre Moine * 2.Tél. : +33 (0)3.81.66.54.96 3.alexandre.moine@univ-fcomte.fr | 4.Patrick Rérat ** 5.Tél. : (+41) 32.718.16.38 6.patrick.rerat@unine.ch | 7.Philippe Signoret * 8.Tél. : +33 (0)3.81.66.67.17 9.philippe.signoret@univ-fcomte.fr | 10.Kevin Gertsch ** 11.Tél. : (+41) 32. 718.16.68 12.kevin.gertsch@unine.ch | 13.* Laboratoire ThéMA UMR 6049 Cnrs 14.Université de Franche-Comté, 15.32 rue Mégevand, 25030 Besançon Cedex (F) | 16.** Institut de Géographie & Groupe de Recherche en Economie Territoriale, Université de Neuchâtel, 17.Espace Louis-Agassiz 1, CH-2000 Neuchâtel | Résumé
Objectif de la communication et originalité du sujet : cette communication présente les conclusions intermédiaires que nous dégageons d’un ensemble d’enquêtes réalisées en 2010 dans le cadre d’un projet soutenu par le programme Interreg IV. L’objet est de montrer dans quelle mesure les mobilités résidentielles transfrontalières ne sont pas seulement guidées par des logiques de coût de l’immobilier, mais bien par des mécanismes plus complexes qui mêlent parcours de vie et parcours professionnels et qui s’appuient sur les différentiels occasionnés par la présence d’une frontière. En ce sens les résultats sont tout à fait originaux, fondés sur des enquêtes de terrain et allant à l’encontre des idées trop souvent reçues concernant les dynamiques transfrontalières.
Mots-clés
Marché immobilier, frontière, migration, mobilité résidentielle, parcours de vie
Introduction
L’entrée en vigueur de différents accords internationaux et la constitution d’entités supranationales – telles que l’Union européenne – ont contribué à redéfinir la signification des frontières nationales. Cette évolution a eu pour conséquence un accroissement de la mobilité des biens et des personnes entre les États et les régions, mais elle a également donné un nouvel essor au développement transfrontalier. Le phénomène qui a généralement retenu le plus l’attention est la croissance des flux de travailleurs frontaliers. Dans le cas de la Suisse par exemple, plus de 220'000 personnes traversent en 2010 quotidiennement la frontière depuis les pays limitrophes pour se rendre sur leur lieu de travail. Cet effectif est en forte croissance depuis l’entrée en vigueur en 2002 des accords bilatéraux sur la libre circulation des personnes entre la Suisse et l’Union européenne. Cependant, un autre type de mobilité prend de l’importance : la mobilité résidentielle induite par le développement transfrontalier. Ce phénomène reste encore largement méconnu – tant du point de vue de la recherche que de celui des autorités locales – et soulève un certain nombre d’enjeux notamment du point de vue de ses impacts sur le marché immobilier et sur le développement local. C’est le cas en particulier dans le cas de l’Arc jurassien où nous avons cherché à appréhender les flux résidentiels qui traversent la frontière franco-suisse.
Dans cette région, les villes suisses frontalières – telles que La Chaux-de-Fonds ou Le Locle – enregistrent une croissance du nombre d’emplois sur leur territoire (en premier lieu dans l’horlogerie et la microtechnique) mais leur niveau de peuplement reste stable. Parallèlement, les communes françaises situées de l’autre côté de la frontière connaissent de fortes croissances démographiques et voient leur caractère résidentiel se renforcer.
Nous avons engagé un ensemble d’enquêtes – entretiens approfondis et questionnaires – de part et d’autre de la frontière afin de comprendre les déterminants de ces migrations résidentielles, de la Suisse vers la France mais également de la France vers la Suisse. Elles concernent des ménages qui ont choisi de franchir la frontière pour établir leur nouveau lieu de domicile. Il s’agit par conséquent de comprendre cette forme originale de migration internationale qui s’opère sur de courtes distances et de répondre aux questions suivantes :
Quelle est l’ampleur de la mobilité résidentielle transfrontalière ?
Quel est le profil des personnes concernées (type de ménage, âge, catégorie socio-professionnelle, statut d’activité, lieu de travail, etc.) ?
Quelle est la trajectoire des personnes concernées (anciens lieux de domicile, statut d’occupation, etc.) ?
Quelles sont les motivations à la base de ces choix résidentiels (facteurs économiques comme la fiscalité, les assurances sociales, le taux de change ; facteurs liés au marché immobilier comme l’accès à la propriété et le prix du foncier ; facteurs familiaux ; aspects pratiques, etc.) ?
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