RODARY Meriem
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Chargée de cours en anthropologie à l’Université de Paris 8-Saint-Denis 7e Congrès de l’Association Française de Sociologie
Amiens, 3-6 juillet 2017
RT24 : Genre, Classe, Race. Rapports sociaux et construction de l’altérité. Proposition de communication :
« Approches féministes matérialiste et domination Nord-Sud : réflexion sur l’articulation de savoirs subversifs à travers la question du travail des femmes des pays du Sud » Depuis le début des années 2000, les études sur le genre dans les pays du Sud se sont considérablement développées.
La déconstruction du double biais épistémologique androcentrique et postcolonialiste (notamment à travers les feminist poscolonial studies) a permis l'émergence des « femmes du Tiers Monde » (Mohanty 1984) et des femmes issues de ces pays ou d’autres femmes « racisées » dans les sociétés occidentales.1
Ce développement a enfin permis, notamment, un début de visibilité du travail des femmes des classes populaires dans les pays du Sud, particulièrement à travers des rapports d’organismes internationaux et de travaux s’inscrivant dans le champ « genre et développement ».
A partir du cas du Maroc et du Sénégal, je montrerais en quoi, dans cette littérature florissante, la reproduction des constructions néo/orientalistes empêchent toujours d'appréhender la réalité des expériences de travail des femmes dans ces deux pays, dans une perspective de classe et historique.
Parallèlement, le thème « genre et économie » reste relativement marginal dans la littérature française sur l’intersectionnalité. Plus globalement, l’approche matérialiste est peu représentée dans les études sur le genre actuelles2 et cela s’accentue si l’on articule les rapports sociaux de sexe avec la domination Nord-Sud.3
Je souhaite explorer les causes de cette relative absence en questionnant l’histoire disciplinaire, à travers une analyse des dialogues (ou non-dialogues) entre l’approche féministe matérialiste de la division socio-sexuée du travail 4, l’anthropologie marxiste5 et le champ des migrations et des relations interethniques6. Peut-on faire dialoguer ces approches qui visaient chacune à développer des savoirs subversifs et des contre-pouvoirs à différentes échelles ?
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